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LeMonde Job: WMQ1610--0010-0 WAS LMQ1610-10 Op.: XX Rev.: 15-10-99 T.: 10:55 S.: 111,06-Cmp.:15,11, Base : LMQPAG 42Fap: 100 N
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10
SOCIÉTÉ
LE MONDE / SAMEDI 16 OCTOBRE 1999
DÉPÊCHES
a JUSTICE : Philippe Plantagenest, un des administrateurs de la
Mutuelle nationale des étudiants de France (MNEF), a été mis en
examen, jeudi 14 octobre, pour « complicité d’abus de biens so-
ciaux », dans le cadre de l’enquête sur la gestion contestée de la
MNEF, a-t-on appris de source judiciaire (Le Monde du 15 octobre).
Il s’agit du premier responsable de la MNEF mis en examen dans ce
dossier.
a Le journaliste indépendantiste breton Charlie Grall, mis en
examen pour « association de malfaiteurs » et écroué, le 4 octobre,
dans une affaire de vol de huit tonnes d’explosif (Le Monde daté
3-4 octobre), a été remis en liberté, jeudi 14 octobre, par le juge
d’instruction. Cette décision serait notamment liée à son état de
santé.
a MÉDECINE : les étudiants de la faculté de médecine de Mont-
pellier (Hérault) devront repasser les épreuves de physique et
d’anatomie du concours de fin de première année du mois de juin,
« entachées d’irrégularités ». La décision a été prise jeudi 14 octobre,
par le tribunal administratif de Montpellier, qui a reconnu l’entière
responsabilité administrative de la faculté.
a EXCLUSION : les foyers contenant une personne au chômage
et souhaitant bénéficier de la procédure d’effacement de leurs
dettes fiscales en 2000 pourront le faire avant le 1
er
janvier 2000,
même s’ils n’ont pas encore saisi une commission départementale
de surendettement, a annoncé, jeudi 14 octobre, le ministère des
finances. Bercy, qui exigeait jusqu’ici qu’un dossier ait déjà été dé-
posé, assouplit ainsi sa position.
La fin de 12 ans de régime d’exception pour les détenues d’Action directe
ELLES bénéficient enfin d’un régime normal
d’incarcération. Joëlle Aubron et Nathalie Méni-
gon, figures d’Action directe, l’ancien groupe ter-
roriste d’extrême gauche, ont été transférées,
mercredi 13 octobre, de la maison d’arrêt des
femmes de Fleury-Mérogis (Essonne) au centre
de détention de Bapaume (Pas-de-Calais). Cette
mesure d’administration judiciaire, banale en ap-
parence, met un terme à plus de douze années de
régime carcéral d’exception pour ces deux
femmes, considérées comme des « détenues par-
ticulièrement surveillées » (Le Monde du 28 juillet).
Arrêtées en février 1987 avec Georges Cipriani
et Jean-Marc Rouillan, Joëlle Aubron et Nathalie
Ménigon ont été condamnées en mai 1994 à la
réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une
période de sûreté de dix-huit ans, pour les assas-
sinats, en janvier 1985, du général René Audran
et, en novembre 1986, de Georges Besse, l’ancien
PDG de Renault. A la suite de leur condamnation,
les deux hommes ont été transférés dans des éta-
blissements réservés aux longues peines, à la mai-
son centrale de Lannemezan (Hautes-Pyrénées)
pour Jean-Marc Rouillan et à celle d’Ensisheim
(Haut-Rhin) pour Georges Cipriani.
Les deux femmes n’ont pas bénéficié du même
traitement. Bien que le droit pénitentiaire impose
que tous les condamnés à des longues peines
soient affectés en centre de détention ou en mai-
son centrale, des établissements dont le régime
est axé sur la réinsertion du prisonnier, Joëlle Au-
bron et Nathalie Ménigon sont restées à la mai-
son d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis, avec
un régime strict de détention. Placées à l’isole-
ment, elles ont été soumises à des fouilles à répé-
tition, des changements de cellule fréquents, et se
sont vu interdire de participer ensemble aux acti-
vités, ne pouvant se rencontrer qu’aux heures de
promenade.
TRANSFERT SURPRISE
Pendant des années, cette situation déroga-
toire n’a guère ému les ministres de la justice suc-
cessifs. Il y a encore quelques semaines, le cabinet
d’Elisabeth Guigou refusait de « communiquer of-
ficiellement » sur le régime carcéral des deux dé-
tenues. La situation semblait bloquée, jusqu’au
transfert surprise, mercredi 13 octobre, des deux
femmes en centre de détention. « Il y a encore
trois jours, Joëlle Aubron m’écrivait sur un tout autre
sujet, elle n’était manifestement pas au courant de
son prochain transfert, explique M
e
Marie-Paule
Pioli, l’avocate des deux détenues. Nous ne pou-
vons que nous féliciter de cette décision qui met un
terme à une situation devenue intenable. »
Désormais incarcérées à Bapaume, un établis-
sement à gestion privée construit aux débuts des
années 90, Joëlle Aubron et Nathalie Ménigon bé-
néficieront d’un « régime de détention normal »,
selon l’administration pénitentiaire. Elles devaient
être affectées, dès vendredi 15 octobre, dans la
même « unité de vie », un petit quartier où les
cellules sont ouvertes dans la journée. Elles pour-
ront, au même titre que les autres détenues, par-
ticiper aux activités, faire du sport, engager une
formation professionnelle ou travailler. Elles de-
vraient également pouvoir téléphoner une fois
par semaine à leurs proches. A une exception
près, pour Nathalie Ménigon, qui s’est mariée en
prison le 29 juin avec Jean-Marc Rouillan : l’ad-
ministration pénitentiaire n’a pas coutume d’au-
toriser les communications téléphoniques entre
prisonniers.
Cécile Prieur
« Les dossiers des faux électeurs étaient bien sûr incomplets »
VOICI des extraits des témoi-
gnages recueillis par les gendarmes
lors de l’enquête. Seuls les noms
des responsables sont indiqués en
entier, les autres ne figurent que
sous leurs initiales.
b Témoignage de Philippe
Gondoux, domicilié dans à Ivry-
sur-Seine (Val-de Marne), re-
cueilli par les gendarmes le
24 avril.
« Quand je suis arrivé à la mairie
du 3
e
, mon premier emploi était celui
de garçon d’étage. C’est-à-dire que
j’étais à la disposition de tous les ser-
vices quand ils avaient besoin de
quelqu’un pour quoi que ce soit
(photocopies, documents à porter,
etc.) En juin ou juillet 1985, je suis
descendu au bureau des affaires gé-
nérales alors dirigé par M
me
Bergou-
gnous. [... ] C’est au mois de dé-
cembre 1985 qu’il y a eu une division
de ce service. Le bureau des élections
a donc été composé de M. Grund-
mann, qui en a pris la direction, etde
M
lle
D. et de moi-même. J’y suis resté
jusqu’à ce que j’ai eu des problèmes
avec M
me
Bergougnous vers 1989.
» Dès ma prise de fonction dans le
bureau des élections, j’ai été confron-
té à un type d’inscription irrégulier.
[...] Il arrivait que l’on me demande
des imprimés vierges que j’allais por-
ter et que je récupérais une fois rem-
plis. Ces demandes étaient formulées
par M
me
Bergougnous et Jack-Yves
Bohbot. Je crois même que ce dernier
devait disposer d’imprimés vierges
car il me semble qu’il nous en faisait
parvenir déjà remplis. En tout cas,
moi, je ne lui en portais pas. Ces ins-
criptions parallèles devenaient très
nombreuses en fin d’année précé-
dant les scrutins.
» A la demande de Jack-Yves Boh-
bot, je me suis inscrit moi-même sur
les listes du 3
e
. Le jour où cela s’est
fait, en 1987, je suis allé dans son bu-
reau où nous avons rempli deux for-
mulaires manuscrits, un à mon nom,
un à celui de mon épouse. C’est Jack-
Yves qui a rempli les formulaires. Le
choix de l’adresse était déjà dans sa
tête car il n’a pas hésité lorsqu’il a
rempli les formulaires en mention-
nant le 6, rue Brantôme. [... ] Quand
les cartes arrivaient au bureau des
élections, nous retirions celles des
faux électeurs que nous connaissions.
C’est ainsi que je prélevais celle de
mon épouse et de moi-même. Sinon
M. Grundmann avait une liste des
cartes à prélever. [... ]
» Les dossiers des faux électeurs
étaient bien sûr incomplets : il n’y
avait jamais d’attestation d’héberge-
ment ni de photocopies de factures
EDF ou autres. Nous n’étions pas
sensibilisés à ça. On préparait, à
trois, les dossiers. C’est-à-dire que
l’on mettait les tampons des membres
des commissions administratives sur
les listes additives et on déposait les
dossiers des nouveaux inscrits sur la
table. Les membres des commissions
arrivaient chacun leur tour en fonc-
tion de leur emploi du temps respec-
tif. [... ] Ils ne restaient jamais long-
temps, ils se contentaient de signer
après un entretien plus amical
qu’autre chose avec M. Grundmann,
du genre, “bon rien de particulier,
tout va bien ?” et ils repartaient. »
b Témoignage d’Isabelle R., do-
miciliée à Neuilly (Hauts-de-
Seine), recueilli le 20 mai par les
gendarmes.
« Vous me présentez la copie de
mon inscription sur les listes électo-
rales du 3
e
avec comme adresse le
102, boulevard de Sébastopol. Je n’ai
jamais résidé à cette adresse. [... ]
Sur votre listing des électeurs inscrits
hors arrondissement, j’ai comme
contact M. Gérard L. Il s’agit d’une
personne que je connais. Nous tra-
vaillions à l’époque, en 1988, au GRC
EMIN. Il s’agit d’une société d’urba-
nisme commercial. Cette personne
m’a demandé si cela m’intéressait de
voter à Paris. Je pensais à l’époque
que c’était pour voter dans le 5
e
ar-
rondissement pour Tiberi. Je ne sa-
vais pas qu’il s’agissait du 3
e
arron-
dissement. J’ai accepté de m’inscrire
à Paris par l’intermédiaire de cette
personne. Je me souviens lui avoir re-
mis ma carte d’identité. Il ne l’a pas
conservée longtemps, il a dû en faire
une photocopie. Je n’ai pas fourni
d’autres document pour mon inscrip-
tion. je ne me souviens plus si, par la
suite, j’ai reçu ma carte. Je n’ai pas
voté aux élections municipales de
1989. De toute façon, je savais que je
n’irais pas voter. Dans mon esprit,
c’était que si, par la suite, j’avais be-
soin d’un coup de pouce pour un ap-
partement ou autre, cela n’aurait pas
été plus mal. »
b Témoignage de Bruno Bu-
rette, domicilié à Montrouge, em-
ployé à la Direction des parcs et
jardins de la Ville de Paris, inter-
rogé le 12 mai 1998.
« Depuis 1983, je militais pour le
mouvement du RPR, dont j’avais la
carte. J’ai débuté à la section de
Montrouge puis j’ai été rattaché à la
section professionnelle de la Ville de
Paris, étant salarié de la Mairie de
Paris. Lors d’une réunion dans le
quartier du Marais, à Paris, et qui
rassemblait environ quatre-vingt per-
sonnes et concernait entre autres
choses les élections municipales de
1989, on nous a dit que l’on pouvait
voter soit dans la commune de son
domicile soit à Paris puisque l’on y
travaillait. [... ] Je pense avoir fourni
mes coordonnées pour mon inscrip-
tion mais je ne peux dire à qui. Lors
de cette réunion était présent M. Le-
gris, qui était à l’époque président de
la section professionnelle. [... ]
» J’ai parlé de ces choix à MM. C.,
B., C., B, qui étaient dans mon service
comme inspecteurs de sécurité. S’ils
ont été inscrits sur les listes du 3
e
ar-
rondissement, c’est certainement
sous mon influence.[... ] En 1991,
MM. B. et C. m’ont fait part de leur
convocation dans vos services [à la
gendarmerie]. J’ai décidé de me
rendre à la mairie du 3
e
arrondisse-
ment pour demander des éclaircisse-
ments. Nous voulions voir un respon-
sable. Nous avons été reçus dans un
bureau à l’étage où se trouvaient
deux ou trois personnes. Il nous a été
présenté un certain M. Castets [char-
gé de mission exerçant de fait les
fonctions de directeur de cabinet de
M. Dominati].
» C’est là que j’ai découvert de la
bouche de M. Castets et des personnes
présentes que nos inscriptions dans le
3
e
arrondissement n’étaient pas lé-
gales. Il nous a proposé pour justifier
nos inscriptions de raconter que nous
avions l’intention de fonder une asso-
ciation sportive dont le siège était
dans le 3
e
arrondissement. [... ] Après
cette proposition, M. Castets nous a
fait prendre rendez-vous dans un bar
proche de la mairie avec un certain
M. Cohen. Cette personne était celle
qui soi-disant nous hébergeait pour
légaliser notre inscription. »
IL AURA FALLU dix ans à la
justice pour étayer les accusations
de fraudes électorales concernant
l’organisation, en 1989 et en 1995,
des élections municipales dans le
3
e
arrondissement de Paris. Près
de cinq cents auditions et l’exa-
men attentif du disque dur d’un
ordinateur hébergeant les fichiers
du système de fraude qui avait été
oublié, en 1995, par l’équipe du
maire Démocratie libérale (ancien
Parti républicain) Jacques Domi-
nati, après sa défaite, a permis
d’évaluer au minimum à 800 le
nombre d’électeurs qui ont voté,
en 1989, dans cet arrondissement
alors qu’ils résidaient ailleurs. Ce
scrutin avait vu la victoire de
Jacques Dominati sur son adver-
saire socialiste, Pierre Aiden-
baum. En 1995, les gendarmes es-
timent que près de 320 faux
électeurs ont participé au scrutin
municipal qui avait vu la défaite
de M. Dominati.
Dans un rapport d’étape, les
gendarmes de la brigade de re-
cherches de Paris écrivaient déjà,
le 1
er
avril 1998, que leur enquête
prouvait « irréfutablement » l’exis-
tence « d’une manœuvre concertée
d’inscriptions massives de per-
sonnes ne remplissant pas les
conditions légales pour figurer sur
ces listes électorales ». En 1989, les
proches de M. Dominati semblent
avoir mobilisé, avant les élections,
des réseaux politiques, familiaux,
professionnels voire confession-
nels afin de contredire les prévi-
sions des sondages qui le don-
naient perdant. « Il apparaît ainsi
clairement, écrit la brigade de re-
cherches de Paris, que des inscrip-
tions sur des listes électorales l’ont
été de manière groupée. (...) On ne
peut qu’en déduire que ces inscrip-
tions ont été réalisées par une ou
plusieurs personnes chargées d’en-
registrer des identités de personnes
non présentes physiquement dans le
bureau. »
La mémoire de l’ordinateur dé-
couvert après la défaite de
Jacques Dominati de la mairie, en
1995, a donné la clé de l’organisa-
tion du système : elle fournissait
la liste des faux électeurs et indi-
quait, face à chacun de ces noms,
l’identité de leur « contact ».
« Les inscriptions suspectes sur
les listes électorales étaient réalisées
à partir d’identités fournies par les
personnes désignées comme
contact dans les fichiers découverts,
expliquent les gendarmes. Pour
preuve, on relève à plusieurs re-
prises la présence des personnes HA
[hors arrondissement] enregistrées
les unes à la suite des autres et qui
ont le même contact. »
A lui seul, Guy Legris, ancien
responsable RPR pour la Ville de
Paris, apparaît, sur les fichiers de
l’ordinateur, à 60 reprises comme
le contact de nouveaux venus sur
les listes électorales. Jack-Yves
Bohbot, alors premier adjoint de
M. Dominati, figure 180 fois.
FILIÈRES DE RECRUTEMENT
Les investigations menées par
les juges d’instruction Jean-Paul
Valat et Philippe Coirre ont mis en
lumière plusieurs filières de recru-
tement. Les réseaux politiques ont
été pleinement utilisés. Membre
de l’UDF depuis 1984, Solange
M. a ainsi indiqué aux gen-
darmes : « Nous n’ignorions pas
que Jacques Dominati avait des
problèmes à chaque élection et
était élu de justesse. Michel Castets
[chargé de mission auprès de
M. Dominati] m’a fait part du fait
qu’il serait souhaitable de trouver
des électeurs pouvant apporter un
soutien au vote de Jacques Domi-
nati. » La crainte d’une défaite
semble également avoir conduit
l’équipe de M. Dominati à cher-
cher des filières inédites : quator-
ze personnes de la société SDPS,
devenue La Rochefortaise, au sein
de laquelle travaillait un des fils de
M. Dominati, ont ainsi été inscrits
sur les listes du 3
e
le même jour
alors qu’aucun d’entre eux n’habi-
tait dans l’arrondissement.
Les gendarmes ont aussi décou-
vert de nombreuses inscriptions
émanant de membres de la Confé-
dération générale des petites et
moyennes entreprises (CGPME),
dont le président, Lucien Rebuf-
fel, a travaillé à la Mairie de Paris,
auprès de Jacques Chirac. L’un des
membres de la CGPME, un
commerçant du 3
e
arrondissement
résidant dans l’Est parisien, a ainsi
expliqué : « Au cours d’une réu-
nion [du syndicat], on nous a sug-
géré de nous inscrire sur le 3
e
ar-
rondissement. [... ] Le délégué
CGPME nous a demandé nos cartes
électorales pour l’inscription. » Se-
lon lui, la douzaine de membres
de la CGMPE qui assistaient à
cette réunion ont voté dans le
3
e
sans pour autant résider dans
l’arrondissement. « Je pense que
personne d’entre nous n’avait pres-
senti que cette affaire pouvait se ré-
véler aussi grave », concluait-il.
L’enquête a également permis
de découvrir des votes suspects
provenant, de manière organisée,
de la société Carat, diffuseur et
vendeur d’espaces publicitaires.
On y retrouve ainsi le dirigeant de
cette entreprise, Francis Gross,
considéré comme un proche de
Jacques Dominati et de Jacques
Chirac. Certains des faux électeurs
espéraient visiblement des « re-
tours ». Marie-France C., membre
du secrétariat général du comité
interministériel pour les questions
économiques et europénnes au-
près du premier ministre, a décla-
ré avoir accepté de figurer sur la
liste du 3
e
arrondissement, alors
qu’elle n’y résidait pas, pour
obtenir une place en crèche. Isa-
belle G., pharmacienne dans cet
arrondissement, s’est inscrite,
selon elle, afin d’obtenir un
logement.
« JAMAIS ENTENDU PARLER »
Interrogé le 4 mai 1999, au cours
de sa garde à vue, Jack-Yves Boh-
bot a démenti l’existence d’un tel
système. « Je n’ai jamais entendu
parler d’inscriptions irrégulières sur
le 3
e
arrondissement quand j’y étais
premier adjoint. [... ] Personnelle-
ment, je n’ai jamais inscrit ou fait
inscrire, directement ou indirecte-
ment, des personnes ne pouvant
prétendre à figurer sur les listes
électorales de cet arrondissement. »
Placé en garde à vue le 28 mai,
Michel Castets, chargé de mission
auprès de Jacques Dominati à la
mairie du 3
e
arrondissement, a re-
connu avoir « peut-être fait procé-
der à une inscription pour un tiers
en bénéficiant d’une procuration
de la personne », mais il a aussitôt
ajouté : « Il n’y a eu aucune orga-
nisation à faire inscrire irrégulière-
ment des personnes sur le 3
e
arron-
dissement. »
Jacques Follorou
FRAUDE
Selon la brigade de re-
cherches de la gendarmerie de Pa-
ris, le nombre de faux électeurs
ayant participé au scrutin municipal
de 1989 dans le 3
e
arrondissement
de Paris, qui avait vu la victoire de
Jacques Dominati, s’élèverait à 800.
b L’ENQUÊTE a permis de mettre au
jour plusieurs filières de recrute-
ment : le RPR, mais aussi la Confé-
dération générale des petites et
moyennes entreprises (CGPME) ou
certaines sociétés, comme la société
Carat, diffuseur et vendeur d’es-
paces publicitaires. b UN EMPLOYÉ
DE LA MAIRIE interrogé par les gen-
darmes, le 24 avril, raconte que les
« dossiers des faux électeurs
étaient bien sûr incomplets ». « Il
n’y avait jamais d’attestation d’hé-
bergement ni de photocopies de
factures EDF ou autres ». « Ces ins-
criptions devenaient très nom-
breuses en fin d’année précédant
les scrutins », ajoutait-il.
800 faux électeurs du 3
e
arrondissement de Paris ont participé au scrutin de 1989
Selon les gendarmes, ces électeurs ont voté alors qu’ils ne demeuraient pas dans l’arrondissement lors des élections municipales
qui ont vu la victoire de Jacques Dominati. Certains affirment avoir été recrutés via le RPR, d’autres via certains syndicats comme la CGPME
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